Il y’a quelques temps, Régis est venu me proposer un projet comme on les aime, une descente de l’Yonne en float tube sur près de 10km. On contacte les potos, qui peut, qui ne peut pas ? Et finalement nous serons 6 avec Chinh, Enzo, Olivier et Laurent. De fil en aiguille, cette journée de pêche va se transformer pour certains d’entre nous en 48h halieutiques intensives entre l’Yonne et Paris. Ca sent bon le week-end de déglingos !
Après avoir empaqueté des kilos de matos, je retrouve Régis et Enzo vendredi en fin d’après-midi et nous voilà partis pour l’Yonne. Avec Régis, nous ouvrons la route à la Enzo mobile chargée de son kayak et après avoir bien ramé pour sortir de Paris et alors que nous sommes à 80km de l’arrivée, me survient comme un flash… je sais enfin ce que j’ai oublié. Les mousses de l’assise de mon float ! Raaaaaaaaaa… arrêt immédiat sur une aire d’autoroute pour échafauder un plan. Enzo nous propose une solution de rechange en mode matelas gonflable plié dans le float (ça aurait marché c’est sûr !), mais fort heureusement la deuxième voiture n’est pas encore partie et Toni a le même float que moi. Chinh, Laurent et Olivier se tapent donc un petit détour pour me sauver la mise, merci encore à eux et Toni ;)
C’est pas tout ça mais le soleil décline et on avait prévu un petit coup du soir avec Régis et Enzo. Avec ces différents retards on risque d’arriver à la nuit sur place, donc on fait un stop le long de l’Yonne du côté d’Auxerre pour une heure de pêche. On se fait déchausser et couper des caudales mais aucun poisson ne sera mis au sec.
Nous rejoignons la maison de Régis qui nous reçois aux petits oignons, y’a pas… on va être biens ! En attendant l’autre moitié de l’équipage qui est sur la route, les discussions vont bon train, étalage et échanges de matos, et grands fous rires. Les 3 autres lascars arrivent enfin, il était temps ! (ça vaaaa je rigole ;)). Et c’est reparti, ça discute, ça prépare des bas de ligne, ça balance des vannes, on régresse à vue d’œil… bref, on est biens. Mais il ne nous reste plus que 4 heures de sommeil, ça va un peu piquer demain matin donc zou, tout le monde à l’horizontale.
Samedi matin, le soleil nous accueille, petit dèj englouti, matos réembarqué et c’est parti pour notre point de départ. L’Yonne est magnifique, paisible, on prépare les floats dans la bonne humeur générale.
Après être allé poser une voiture sur le lieu d’arrivée, nous mettons les floats à l’eau quand ‘’PFFFFFFFFFFF’’ un horrible bruit de boudin crevé s’échappe du float de Régis. Sueurs froides puis fou rire général quand Régis sort de son float son gilet de sauvetage dont la capsule d’air comprimé s’est libérée au contact de l’eau qui avait pénétré par l’avant. Ca c’est fait… mais plus de peur que de mal, nous nous élançons donc à l’assaut de cette descente infernale, c’est parti pour une journée d’anthologie.
Les spots sont magnifiques, on est en pleine nature, le courant est modéré, branches immergées, tapis de nénuphars, tout est réunis…
Le début de la pêche se fera pas mal en buzzing et les premières tapes de brocs tardent un peu à arriver. Les rares attaques ne sont pas franches, ils sont chipoteurs et ne laissent que de vilaines traces de dents dans les LS. Chacun y va de sa technique pour essayer de déclencher les poissons (même en verticale) mais rien à faire, c’est très calme.our ma part, n’ayant même pas subit l’assaut avorté d’un brochet, je passe sur ma canne light pour taquiner un peu les zébrées. Petit shad 3’’ blanc sur jighead et c’est parti pour la tournée des nénuphars et branches immergées. Après quelques temps, un petit toc au pied d’une souche me réveille la main… hop premier poisson(net). Mais ça fait plaisir !
Nous continuons la descente au rythme de la rivière et arrivons au premier déversoir. Pendant que Laurent et Olivier le passent pour pêcher le bouillon, nous continuons la descente sur le bras principal pendant quelques centaines de mètres, ce qui me permettra de sortir une autre perche monstrueuse d’au moins 18cm.
Pendant ce temps-là, Laurent et Olivier, en bons moucheurs qu’ils sont, cherchent les bonnes veines d’eau à la sortie du déversoir. C’est Olivier qui la trouve et pique ce broc au crank.
Une fois le déversoir passé par tous, nous entamons une partie de rivière totalement différente, plus étroite et bordée d’une végétation dense. C’est carrément magnifique…
On est into the wild… et on se la coule douce.
Le truc, c’est que les poissons aussi se la coulent douce. Or le courant ayant bien forci on a un ou deux lancés max par poste, pas évident pour insister et déclencher des poissons peu mordeurs.
Peu aidé par le courant et le rétrécissement de la rivière, le kayak d’Enzo devient difficile à manœuvrer et ce dernier visite quelques berges en lançant des jurons en italien que je n’avais jamais entendus (même après une semaine en Irlande avec des italiens).
On arrive pile à l’heure pour déjeuner sur une petite presqu’île que Régis avait repérée. Petit ratissage de la zone de calme où on va mettre les floats qui me permet de mettre au sec une perche un peu plus correcte.
Les victuailles sont sorties, le déjeuner se passe dans la bonne humeur et dans la recherche d’un moyen pour passer le déversoir suivant… ça va être sportif ! Après avoir déblayé un peu le chemin, on attaque la mise à l’eau en mode combat, non seulement la descente jusqu’à l’eau ressemble à une épreuve de Koh Lanta mais en plus une fois dans l’eau il faut chopper la bonne veiiiiiiiine ! Finalement, l’entraide fait que nous nous en sortons tous bien et on est à nouveau à flot.
Comme je me suis fait défoncer les deux seuls shads blancs 3’’ que j’avais et que les autres couleurs ne m’apportent aucune touche, je farfouille dans ce que l’ami Mitch a donné à Régis et trouve un petit truc blanc qui ressemble à un têtard (blanc). Premières nappe de nénuphars, je lance en plein milieu, fait évoluer le LS dedans et dessus et laisse couler tout de suite à la sortie de la nappe… toc. Pendu…
Malheureusement pendant ce temps-là, les brocs sont toujours aussi peu joueurs. Mais la rivière est tellement belle et le cadre tellement paisible que le simple fait d’être immergés avec les potos dans cet écrin nous suffit.
Après un énième déversoir, Régis nous indique une zone un peu plus calme de l’autre côté de la rivière. Oliv’ s’y rend après un combat épique avec le courant et claque directement un chub au crank.
Je le rejoins, Il relance au même endroit, une tape, une deuxième et bam un joli chevesne vient poser pour la photo.
On insiste sur le spot mais c’est fini, la patrouille des chevesnes a disparue.
Le bief suivant est totalement différent mai toujours aussi beau. Il y’a moins de fond entre 40 et 60cm et le fond est tapissé de grandes algues vertes qui ondulent dans le courant. Les chubs semblent s’y plaire et c’est Laurent qui ouvre son compteur au stickbait…
Quelques perches supplémentaires viennent aussi se faire tirer le portrait, dont celle-là qui arbore des couleurs magnifiques.
La lumière commence à décliner et les jambes commencent à tirer. La fin de parcours dans la lumière rasante est encore superbe, le courant est moins virulent depuis quelques temps, on peut insister un peu plus sur les postes. Alors que je me suis arrimé à Régis pour qu’on pêche en tandem et qu’il pêche big bait à proximité des nénuphars, il se prend une mandale à la descente et un ‘’FIIIIIISSSSH !’’ retentit bruyamment dans la campagne paisible. C’est un broc qui vient clôturer la descente… yeeeeaaaaa ;)
Nous sommes arrivés à notre point d’arrivée, on est bien fourbus mais heureux de cette journée riche de partage.
On se dépêche de ranger car nous sommes attendus chez un ami de Régis qui habite au bord de la Cure pour un coup du soir/apéro. On y arrive un peu tard mais les dernières lueurs du jour n’ont pas totalement disparues. Nous aurons le temps de faire quelques lancés et de voir des gobages de truites. Mais finalement on se rabat surtout sur l’apéro.
Retour à la maison où nous nous activons pour le diner et préparer des sacs légers pour le lendemain matin car nous partons dès le lever du soleil pour des plans d’eau. La nuit va encore être courte…
Le dimanche matin, nous sommes à nouveau en selle et rejoignons des étangs magnifiques…
Ca sent bon le broc… mais ça sent seulement, je ne crois pas que l’un de nous se soit fait taper, spinners, LS, big baits, rien n’y fait. Régis nous emmène alors dans l’étang de son pote, explique le spot en balançant son Z’spé et bam, un p'tit broc.
Je me prendrai aussi une tape dans des branches immergées mais ferrée dans le vide. Mais rien d’autre. C’est le moment pour Laurent et Chinh de rentrer à Paris, toutefois nous donnons rendez-vous à ce dernier pour pêcher paris l’après-midi. Avec Oliv’ et Régis nos partons pour pêcher un bief de l’Yonne du bord, en fait les 300 mètres qui suivaient notre lieu d’arrivée de la veille. Malheureusement, les fishs ne se sont pas réveillés. Nous partons pour ranger et fermer la maison et nous nous mettons en route vers Paris. Sur la route nous nous arrêtons sur un petit étang pour y effectuer quelques lancés mais ça dort aussi.
Le temps de repasser chez Régis déposer le matos superflu, nous rejoignons Chinh dans Paris. Malheureusement une pluie diluvienne s’abat sur nous. Nous nous réfugions sous un pont pour pêcher mais c’est très dur, seul Chinh fera bouger une très jolie perche.
Finalement la fatigue et le mauvais temps ont raison de nous et nous nous séparons un peu plus tôt que prévu.
C’est la fin de ce week-end un peu fou, au-delà de la beauté des endroits que nous avons pêchés et du plaisir de se couper du monde le temps d’un week-end, ce que je retiens avant tout c’est l’état d’esprit… partage, entraide, camaraderie, tous ces ingrédients qui rendent ces moments uniques.
Merci à tous les présents… autant vous le dire tout de suite, on a une revanche à prendre sur l’Yonne. Le rendez-vous est déjà pris…
Olivier pour Plus Fishing Team France
Et voici la vidéo de ce week-end mémorable by Reggio...